Soirées thématiques

Jeudi 24 août

Cinéma des familles

Soirée Rétrospective Margaret Tait

Née à Kirkwall, dans l’archipel des Orcades, au nord de l’Écosse, Margaret Tait (1918 – 1999) – cinéaste, médecin, photographe, poète, peintre et nouvelliste – est l’une des cinéastes les plus uniques et les plus remarquables du Royaume- Uni. Elle a étudié au Centro Sperimentale di Cinematografia de Rome, avant de fonder sa propre société de production Ancona Films. Elle retourne à Édimbourg au début des années 50, puis rentre aux Orcades dans les années 60.
Elle a été la première femme cinéaste à réaliser un long-métrage en Écosse (Blue Black Permanent, 1992).

Bien que, pendant la majeure partie de sa carrière, M. Tait soit restée concentrée sur l’objectif de réaliser un long-métrage, son travail le plus remarquable et le plus novateur a sans doute été celui d’une réalisatrice de courts-métrages (32), inspirés du paysage et de la culture orcadienne.

Son intérêt pour la poésie se reflète souvent dans ses films. Elle décrivait sa pratique comme consistant à faire des films-poèmes, et rejetait l’idée qu’il puisse s’agir de documentaires ou de journaux filmés. C’est là que l’on peut voir la philosophie de Tait: précision de la vision, le souci non pas d’un objet, mais d’un objectif, avec une attention particulière pour de simples sujets communs, un sens rare du rythme et des motifs, qui donnent à ses films une qualité transcendantale, tout en demeurant profondément enracinés au quotidien.

M. Tait disait de ses films qu’ils étaient nés de l’émerveillement pur et simple que procure la façon dont on regarde les objets, peu importe l’endroit où ils se trouvent… du moment qu’on les regarde vraiment.
L’originalité de son travail et son refus d’accepter les barrières de genre, de média et de forme continuent d’inspirer les nouvelles générations de cinéastes, notamment dernièrement, Charlotte Wells pour son film Aftersun.

18h

Durée totale: 1h04

Poèmes cinématographiques
Une séance, 5 courts-métrages de Margaret Tait
Anglais sous-titré français


A portrait of Ga


Tourné un été lors d’un retour aux Orcades, Portrait of Ga est le premier film où l’écriture singulière de Margaret Tait s’affirme. Elle a saisi des images de sa mère accompagnées par le son non synchrone de sa voix, remplie de l’accent chantant de ces îles écossaises. 
« J’ai pensé que ma mère ferait un bon sujet de portrait – elle était là, déjà – et je me suis dit que cela me permettrait de faire une sorte de « film abstrait », dans le sens où il serait dépourvu de ce qu’on peut appeler une “grammaire cinématographique”. Il est essentiellement constitué de plans qui ne se suivent pas, connectés seulement par leur sujet, une seule fois par la couleur, et très rarement par le mouvement. » (Margaret Tait)

Royaume-Uni – 1952 – 4′
Tourné dans l’archipel des Orcades
Produit par Ancona Films 

Accompagnée par Sarah Neely, écrivaine, professeure à l’Université de Glasgow en histoire du cinéma et de la culture visuelle, spécialiste du travail de Margaret Tait

The leaden echo & the golden echo


Une interprétation cinématographique du poème « The Leaden Echo and the Golden Echo » (L’écho de plomb et l’écho d’or) de Gerard Manley Hopkins. 
Le thème est commun à tous les poètes, le plus difficile et pourtant le plus simple : tout ce qui est beau et jeune est inévitablement voué à la décrépitude et à la mort – rien ne peut l’en empêcher. Pourtant l’écho doré revient de la grisaille de la lamentation, ayant existé une fois, elles ne peuvent jamais disparaître : la beauté est recueillie et stockée dans des greniers à l’abri de la corruption. Chaque artiste de cinéma qui tente d’interpréter un tel poème le fait à sa manière. J’ai trouvé le choix des images individuelles de Margaret Tait extraordinairement émouvant et évocateur : les fleurs, les enfants, les rides dans le miroir… [Source : George Mackay Brown The Orcadian 13 déc. 1979]

Royaume-Uni – 1955 – 7′
Tourné dans l’archipel des Orcades
Produit par Ancona Films 

Colour Poems


Un poème cinématographique en neuf parties, liées entre elles. Les titres des films sont les suivants : Numen of the Boughs, Old Boots, Speed Bonny Boat, Lapping Watter, Incense, Aha, Brave New World, Things, Terra Firma.

Un poème commencé par des mots et poursuivi par l’image, une partie d’un autre poème est lue pour le dernier des neuf. Certaines images sont formées par l’animation directe sur film, d’autres sont trouvées par la caméra. – M.T.

Royaume-Uni – 1974 – 12′
Tourné dans l’archipel des Orcades
Produit par Ancona Films

Land Makar 


Une étude d’un paysage, celui d’une petite ferme dans les Orcades. La figure de la paysanne est très présente dans le film grâce aux interventions de Mary Graham Sinclair, qui apporte un supplément d’authenticité, l’essentiel du travail agricole étant réalisé par une seule femme.
Les séquences ont été filmées à différentes périodes de l’année, entre 1977 et 1980, et s’intéressent aux nombreuses activités humaines qui viennent modifier l’aspect d’un paysage. “Makar” est un mot écossais qui signifie “poète”. Le film est structuré comme si les séquences formaient une suite de tableaux.

Royaume-Uni – 1981 – 30′
Tourné dans l’archipel des Orcades
Produit par Ancona Films 

The Drift Back


Un documentaire réalisé pour le Conseil du district des Orcades sur le retour des familles dans les Orcades. Le film renverse astucieusement les idées reçues sur le dépeuplement des Highlands et des îles en montrant deux familles qui reviennent cultiver la terre.

Royaume-Uni – 1957 – 11′
Tourné dans l’archipel des Orcades
Produit par Ancona Films

20h45

Documentaire
Anglais sous-titré français


Being in a Place – A Portrait of Margaret Tait

En présence de Sarah Neely, productrice, écrivaine et conférencière, spécialiste du travail de M. Tait

Luke Fowler embarque le spectateur dans une exploration de ce qui a entouré Margaret Tait au cours de sa vie. Il exploite une multitude de documents d’archive inédits et esquisse un portrait personnel et complexe de l’une des réalisatrices indépendantes les plus énigmatiques d’Écosse. Son point de vue est celui d’un artiste sensible au potentiel poétique que Margaret Tait décelait dans le cinéma.
Fowler présente notamment des images de Heartlandscape, œuvre de l’auteure restée à l’état de projet. Il dépasse l’art de la narration et semble plutôt créer une dimension dans laquelle deux artistes se rencontrent, deux visions fusionnent, sans chercher à raconter une histoire, mais plutôt à dresser le portrait d’une poésie oubliée.

Royaume-Uni – 2023 – 1h01
Tourné dans l’archipel des Orcades
Réalisé par Luke Fowler
Produit par Luke Fowler et Sarah Neely

22h30

Fiction
Anglais sous-titré français


Blue Black Permanent

Ce film envoûtant et magique se déplace entre Édimbourg et les Orcades. Il raconte les tentatives d’une jeune femme pour accepter la disparition de sa mère après une mort mystérieuse. Pour cela, elle va examiner non seulement ses propres souvenirs d’enfance mais aussi ceux de sa défunte mère. 
Rempli de flashbacks et de séquences de rêves, c’est aussi un film sur les relations des insulaires avec la mer omniprésente. 
M. Tait nous livre un film troublant, emprunt de féérie.
Ce seul long-métrage de Margaret Tait, tiré de son propre scénario, a été le premier long-métrage écossais réalisé par une femme.

Royaume-Uni – 1992 – 1h26
Tourné dans l’archipel des Orcades
Réalisé par Margaret Tait
Produit par British Film Institute

Vendredi 25 août

Cinéma des familles

Soirée The Wicker Man

En présence de Marc Olry, de Lost Films, distributeur de films de patrimoine 

Il y a tout juste cinquante ans, le film The Wicker Man de Robin Hardy, sortait en salle. Film particulièrement précieux, doté d’une extraordinaire lucidité, il est célébré aujourd’hui en Écosse pendant les fêtes de Beltaine du 1er mai.
Tombé dans l’oubli, échappant à la destruction de plus d’un incendie, rescapé de toutes les tempêtes, il marque un tournant important dans l’histoire du cinéma fantastique anglais.
Il revendique un esprit libertaire, indépendant et novateur, qui n’a ni peur de prendre des risques, ni peur de les assumer.
Ce film devenu cultese hisse aujourd’hui parmi les cent meilleurs films jamais produits au Royaume-Uni et est considéré par le British Film Institute comme un des meilleurs films de l’histoire du cinéma britannique.

20h45

Fiction
Anglais sous-titré français


The Wicker Man 

Alerté par une lettre anonyme, le sergent Neil Howie, fonctionnaire de police est envoyé sur l’île de Summerisle, au large de l’Écosse pour retrouver une jeune fille disparue mystérieusement. 
Sa bigoterie se heurte d’emblée aux célébrations païennes auxquelles s’adonnent outrageusement les insulaires, préparant à grand bruit les festivités rituelles du 1er mai…

Royaume-Uni – 1973 – 1h34
Tourné en Ecosse (Plockton, Ayrshire, Skye, Dumfries et Galloway et l’ile de Skye)
Réalisé par Robin Hardy
Produit par British Film Institute